mardi 30 octobre 2012

Obésité : Ralentissement de l'épidémie en France

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Selon la 6e édition de l’étude ObEpi-Roche, l’épidémie de l’obésité en France s’infléchit pour la première fois depuis 15 ans. Ainsi, si les nouvelles ne sont guère rassurantes – l’obésité continue de progresser – l’évolution constatée entre 2009 et 2012 laisse espérer de voir la courbe s’inverser.

Comment expliquer cette tendance générale ? Peut-on y voir là l’effet des diverses campagnes de prévention et d’informations menées depuis plus de 10 ans (le PNNS par exemple, le programme Epode, etc). "On peut s’autoriser à penser que ces campagnes ont effectivement joué un rôle et restent utiles, même si on n’a pas de preuves", concède le Pr Arnaud Basdevant, nuançant néanmoins son propos : "Certaines populations, les moins vulnérables, sont évidemment plus à même de pouvoir appliquer les recommandations que d’autres".

En France en 2012, on compte environ 6,9 millions d’adultes obèses, c'est-à-dire 15% de la population adulte (résultats de l’enquête nationale ObÉpi* sur la prévalence du surpoids et de l’obésité en France, réalisée à l’initiative des laboratoires Roche). Quant aux disparités régionales déjà mises en avant dans l’édition 2009 de l’étude ObEpi-ROoche, dont les césures Nord-Sud et Est-Ouest, elles restent encore présentes : c’est toujours dans le Nord-Pas de Calais (21,3%) que la prévalence est la plus importante et dans le Sud qu’elle l’est le moins (11,6% dans la région Midi-Pyrénées).
L’effet générationnel n’est pas à omettre non plus : consoles vidéo, internet, télévision favorisent la sédentarité tandis que l’accessibilité à la junk-food, aux sodas et sucreries est devenue très facile.
Et chez les femmes de 18/24 ans, l’augmentation observée depuis 15 ans est particulièrement importante : + 89,2 % contre + 62 5 % chez les hommes ! Y aurait-il une différence d’ordre génétique qui pourrait expliquer cette différence ? "Par vraiment puisqu’aux États-Unis, où l’obésité touche environ une personne sur trois, la prévalence est la même chez les hommes et chez les femmes", répond le Dr Marie-Aline Charles.

Autres motifs d’inquiétude, les gradients Nord-Sud et socio-économiques toujours omniprésents. Avec la taille et le poids fournis par les personnes interrogées, il est possible de calculer l’indice de masse corporelle (IMC), indicateur de l’OMS permettant de déterminer l’obésité (IMC supérieur à 30).
Il n’est pas étonnant d’apprendre que le fait d’être obèse multiplie par 14 la probabilité d’avoir 3 facteurs de risques cardiovasculaires (dyslipidémies, hypertension artérielle et diabète) !  Ainsi, 35 % des obèses sont traités pour Hypertension artérielle, 26 % pour une hypercholestérolémie et 16 % pour un diabète.

Au final, l’augmentation constante, mais mesurée ces 3 dernières années, de la prévalence de l’obésité ne peut s’expliquer simplement par tel ou tel phénomène puisqu’il est la somme de nombreux facteurs de risques cumulés.

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