lundi 5 août 2013

Santé Animale : La Tuberculose Bovine

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Qu’est-ce que la tuberculose bovine ?

La tuberculose bovine est une maladie animale chronique due à une bactérie appelée Mycobacterium bovis (M.bovis) qui est étroitement apparentée à la bactérie responsable de la tuberculose humaine et aviaire. Cette maladie peut frapper pratiquement tous les mammifères, provoquant une détérioration de l’état général, le plus souvent de la toux et à terme, entraînant la mort.
Le nom de tuberculose vient des nodules appelés “tubercules” qui se forment dans les ganglions lymphatiques des animaux atteints.
Jusqu’aux années 20, date d’apparition des mesures de contrôle dans les pays développés, elle était l’une des maladies majeures des animaux domestiques à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, la tuberculose bovine reste une maladie significative des bovins et des animaux sauvages et elle est une importante zoonose (maladie des animaux qui peut également toucher l’homme).
La tuberculose bovine est une maladie listée dans le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et elle doit être déclarée à l’OIE (conformément au Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OIE).

Où trouve-t-on la maladie ?

La tuberculose bovine existe partout dans le monde. La maladie est plus répandue dans la majeure partie de l’Afrique, certaines régions d’Asie et du continent américain.
De nombreux pays développés ont réduit l’incidence ou éliminé la tuberculose bovine de leur population bovine; cela étant, d’importantes poches d’infection persistent chez les animaux sauvages au Canada, au Royaume-Uni, aux États-Unis d’Amérique et en Nouvelle-Zélande.
Bien que les bovins soient considérés comme hôtes véritables de M. bovis, la maladie a été signalée chez beaucoup d’animaux domestiques et non domestiqués.
Des isolements ont été obtenus à partir de buffles, bisons, ovins, caprins, équidés, camélidés, porcs, sangliers, cerfs, antilopes, chiens, chats, renards, visons, blaireaux, furets, rats, primates, lamas, koudous, élans, tapirs, wapiti, éléphants, sitatungas, oryx, adddax, rhinocéros, oppossums, écureuils, loutres, phoques, lièvres, taupes, ragondins, coyotes et plusieurs félins prédateurs dont les lions, les tigres, les léopards et les lynx.

Comment la maladie se transmet et se propage-t-elle ?

La maladie est contagieuse et se propage par contact avec des animaux infectés domestiques ou sauvages.
Le mode de transmission habituel est aérien par inhalation de gouttelettes infectées qui sont expulsées par les poumons lors de la toux. Les veaux, comme les hommes, peuvent contracter l’infection par ingestion de lait cru provenant de vaches infectées.
Comme la maladie est d’évolution lente, pouvant se prolonger des mois, voire des années, avant qu’elle ne tue un animal atteint, celui-ci peut la transmettre à de nombreux autres animaux de l’élevage avant de commencer à présenter des signes cliniques. C’est pourquoi les mouvements d’animaux domestiques infectés chez lesquels la maladie n’a pas été détectée et le contact avec les animaux sauvages infectés sont les principaux modes de propagation de la maladie.

Quels sont les risques de santé publique liés à cette maladie ?

Mycobacterium bovis n’est pas le principal agent responsable de la tuberculose humaine, qui est due à M. tuberculosis, mais l’homme est sensible à la tuberculose bovine. L’homme peut s’infecter à la fois en consommant du lait cru provenant de vaches infectées ou en inhalant des gouttelettes infectieuses. Selon les estimations, dans certains pays, jusqu’à 10 % des cas de tuberculose humaine sont d’origine bovine.
Quelles sont les manifestations cliniques de cette maladie ?

La tuberculose bovine connait généralement une évolution prolongée et il faut des mois ou même des années pour que les symptômes apparaissent. Les signes cliniques habituels de la maladie sont les suivants :

  • faiblesse ;
  • anorexie ;
  • émaciation ;
  • fièvre oscillantes ;
  • toux sèche intermittente ;
  • diarrhées ;
  • adénopathies importantes.

Toutefois, la bactérie peut aussi rester latente chez l’hôte, sans engendrer de maladie.

Comment la maladie est-elle diagnostiquée ?

La méthode standard de détection de la tuberculose bovine est le test à la tuberculine, qui consiste à injecter par voie intradermique une petite quantité d’antigène et à mesurer la réaction immunitaire éventuelle. Le diagnostic définitif repose sur la culture de la bactérie en laboratoire, technique qui nécessite au moins huit semaines. Les lignes directrices pour la fabrication de la tuberculine et la mise en culture de M. bovis sont présentées dans le Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres de l’OIE.

Que fait-on pour prévenir et contrôler cette maladie ?

Les épreuves de dépistage et l’abattage sont les méthodes de contrôle classiques de la tuberculose bovine.
Les programmes d’éradication de la maladie, axés sur une inspection post-mortem des viandes, une surveillance intensive comprenant des visites en exploitation, le dépistage systématique des bovins par test individuel et l’élimination des animaux infectés ainsi que des animaux ayant été en contact avec ces derniers, et le contrôle des mouvements d’animaux, ont donné des résultats très satisfaisants en termes de réduction ou d’élimination de la maladie.
Lors de l’inspection post mortem des animaux, on recherche la présence de tubercules pulmonaires et de ganglions lymphatiques. La détection de ces animaux infectés empêche l’introduction dans la chaîne alimentaire de viandes à risque et permet aux Services vétérinaires de retrouver le troupeau d’origine de l’animal infecté qui peut ensuite être soumis à des tests de dépistage et être, au besoin, éliminé.
La pasteurisation du lait d’animaux infectés à une température suffisante pour tuer les bactéries a permis d’empêcher la propagation de la maladie chez l’homme.
Le traitement des animaux infectés est rarement mis en oeuvre en raison de son coût élevé, de sa durée et de l’objectif plus ambitieux d’éliminer la maladie.
La vaccination est pratiquée en médecine humaine mais n’est pas très utilisée en tant que mesure préventive chez les animaux : les vaccins à usage vétérinaire existants sont d’une efficacité variable et ils entravent les tentatives d’élimination de la maladie. Un certain nombre de nouveaux vaccins candidats sont en cours d’essai.

Pour plus d’informations


  1. Code Sanitaire pour les Animaux Terrestres de l’OIE
  2. Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres terrestres de l’OIE
  3. Fiche Technique de l’OIE
  4. The Center for Food Security and Public Health, Iowa State University
  5. Merck Veterinary Manual

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