samedi 14 juillet 2012

Arrêter de fumer fait surtout grossir les 3 premiers mois

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Une étude publiée cette semaine tente de faire le point sur l'arrêt du tabac et la prise de poids. Le psychiatre Henri-Jean Aubin et ses collègues du Centre de traitement des addictions de l'Hôpital Paul-Brousse ont analysé les résultats de 62 études parues sur le sujet pour établir que le gain de poids moyen est de 4 à 5 kilos un an après l'arrêt de la cigarette (à ce jour, les différentes études associaient généralement l'arrêt de la cigarette à une prise de poids moyenne de 2,9 kg, sans précision de durée).

La prise de poids suit l'évolution moyenne suivante : 
  • 1,1 kg à un mois
  • 2,3 kg à deux mois
  • 2,9 kg à trois mois
  • 4,2 kg à six mois
  • 4,7 kg au bout d'un an
L'étude démontre également que passé les trois premiers mois, si vous n’avez pas pris de mauvaises habitudes, il n’y a aucune raison que vous grossissiez. Cependant, "il est impossible de prédire ce qu'on prendra ou pas au bout d'un an", a tenu à ajouter le Professeur Aubin, tout en reconnaissant que "l'obsession de la silhouette est un obstacle à la réduction du tabac chez les femmes". En effet, l'étude montre une très forte variabilité de la prise de poids suivant les individus "puisqu'au bout d'un an, 16 % des abstinents avaient même perdu du poids, tandis que 13 % avaient pris plus de 10 kg" précise Henri-Jean Aubin.

Mais la prise de poids n’est pas si dramatique, comparée aux effets bénéfiques sur la santé d’un sevrage tabagique. En effet, d'un point de vue médicale, l'avantage d'un arrêt de la cigarette est "indiscutable" au regard de quelques kilos en plus : "si vous arrêtez de fumer à 40 ans, votre gain en espérance de vie en bonne santé est de neuf ans ", note le Pr Aubin. "Les études montrent qu'un petit gain de poids n'accroît pas le risque de décès contrairement à la cigarette", a renchéri Estève Fernandez, un professeur associé d'épidémiologie. Le vaccin anti-nicotine présenté il y a quelques semaines sera-t-il la solution ?

Quoi qu'il en soit, l'information à retenir, et pas des moindres, est donc bien qu'arrêter de fumer avant quarante ans, c’est s’assurer neuf années de vie en plus. Et comme le montrait également une récente étude, les futurs pères qui arrêtent de fumer évitent d'endommager l'ADN de leurs futurs enfants.

Crédits photo : Mégot de cigarette par Vera Kratochvil

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