samedi 8 septembre 2012

Sécurité routière : les antidépresseurs augmentent les risques d'accidents

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La prise d'antidépresseurs entraînerait un risque significatif d’être responsable d’un accident de la route, selon une étude nommée CESIR-A réalisée par l'Inserm (Institut nationale de la santé et de la recherche médicale), en collaboration avec l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Cette étude, lancée en 2003, s’appuie sur les données recueillies par la police sur les accidents de la route entraînant des dommages corporels, et les données de l’Assurance maladie. L'équipe Inserm "Prévention et prise en charge des traumatismes", qui coordonne cette étude en partenariat avec l'Afssaps, la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés et l'Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité, a trouvé un risque accru d'accident de 34 % pour les 2 936 conducteurs qui avaient pris au moins un antidépresseur la veille de l'accident.

La prise d’antidépresseurs est donc globalement liée à une augmentation du risque d’être responsable d’un accident de la route, selon les résultats de cette étude publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry. "Ce résultat n’est pas surprenant" commente Emmanuel Lagarde, épidémiologiste à l’ISPED (Université Bordeaux Segalen- Inserm), qui coordonne cette étude, car le début d’un traitement est une phase d’acclimatation de l’organisme à un nouveau médicament où ces effets secondaires ont le plus de chances de se faire sentir. "L’une des grandes difficultés de ce type d’étude est de pouvoir différencier les effets de la maladie elle-même de ceux des traitements dans le risque d’accident, ce qui n’est pas évident" explique encore Emmanuel Lagarde. Il précise ensuite : "À mon avis, il n'y a pas d'effet médicament sur le long terme, les gens qui sont sous antidépresseurs ont plus d'accidents effectivement, mais pas à cause du médicament". Avant d'ajouter qu'il ne faut "surtout pas dire aux gens de ne pas prendre d'antidépresseurs lorsqu'ils conduisent" car "ce serait la catastrophe". "Il y a des périodes pendant lesquelles il faut être particulièrement vigilant et les praticiens doivent prévenir leurs malades quand ils débutent ou changent un traitement", explique Emmanuel Lagarde, co-auteur de l'étude en ajoutant néanmoins que "les gens qui sont sous antidépresseurs ont plus d’accidents effectivement, mais pas à cause du médicament".

Cette étude apporte donc un éclairage intéressant sur la question des antidépresseurs et il montre qu'une attention toute particulière doit être portée aux périodes d'initiation du traitement ainsi que de changement de posologie ou de médicament, car c'est alors que les risques d'accident sont significativement les plus importants.

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