Madonna dénonce la condamnation des Pussy Riot à deux ans de camp !

Les trois jeunes femmes du groupe punk Pussy Riot ont été condamnées vendredi 17 août à Moscou à deux ans de camp, un jugement sévère qui semble confirmer que Vladimir Poutine n'entend faire de concession ni à l'opposition ni aux Occidentaux inquiets de la reprise en mains du pays.

Alors que Vladimir Poutine a franchi le cap des cent jours depuis son retour au Kremlin et s'installe dans son troisième mandat présidentiel, la Russie a choisi d'ignorer aussi bien les appels à la clémence lancés par Madonna, Sting et Björk, entre autres, que les déclarations du département d'Etat américain ou de députés allemands exprimant leur préoccupation quant au sort des Pussy Riot.
Le jugement intervient la semaine même où l'ex-agent du KGB a passé le cap des cent jours depuis son retour au Kremlin pour un troisième mandat présidentiel, une période au cours de laquelle il a renforcé le contrôle de la société civile afin de répondre à un mouvement de protestation inédit à son encontre. D'autres lois ont été adoptées, l'une sur la diffamation, l'autre sur des "listes noires" de sites internet et une troisième augmente considérablement les sanctions pour violation de la loi sur les manifestations, un texte déjà considéré comme restrictif par l'opposition.

Vladimir Poutine avait pourtant laissé entendre début août à Londres, où il se trouvait pour les Jeux Olympiques, qu'il était favorable à une relative clémence envers les trois jeunes femmes: "Je ne pense pas qu'elles doivent être jugées trop sévèrement pour ce qu'elles ont fait" , avait-il alors déclaré. Lors d'une rencontre en juillet avec les ambassadeurs russes en poste à l'étranger, Vladimir Poutine avait souligné qu'il fallait faire davantage pour améliorer l'image "déformée" de la Russie à l'étranger, une tâche qui pourrait s'avérer encore plus difficile après le jugement des Pussy Riot. "L'affaire Pussy Riot va radicaliser l'opposition", estime le politologue Iouri Korgouniouk, président de la Fondation Indem, qui considère que "si pour Poutine, il s'agit d'un épisode mineur", ce procès est surtout "un coup porté à l'Eglise orthodoxe", alliée du Kremlin.

Confrontée depuis des mois à une contestation sans précédent, à la suite de législatives et d'une présidentielle jugées par l'opposition entachées de fraudes, le président russe a choisi de rester sur une ligne dure.

Vidéo : Manifestation à Paris en soutien aux groupe russe des Pussy Riot