Hépatites : Les Français ignorants

D'après une étude qui vient d’être publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS), l’état de connaissance des Français sur l’hépatite B est assez approximatif. En effet, afin d’améliorer la prévention pour lutter contre l’hépatite B, des chercheurs de l’InVS ont réalisé en 2010 une enquête par téléphone, auprès d'un échantillon aléatoire de 9 014 personnes âgées de 18 à 69 ans, résidant en France métropolitaine. Et si 59 % des sondés ont peur de développer un cancer ou d’avoir un accident de la circulation, ils ne sont que 20 % à appréhender l’infection par le virus de l’hépatite B.

Pour le Pr Daniel Dhumeaux, président du comité de suivi du plan national Hépatites 2009-2012: " Si on compare au VIH, le nombre de malades atteints d’hépatites non dépistés est 5 fois supérieur". Quant au Dr Pascal Mélin, le président de SOS Hépatites: " C’est clair qu’on a une représentation intellectuelle du foie comme un organe qui se régénère tout le temps et qui ne pose jamais de souci de santé ".

Face à ce constat, les chercheurs estiment qu’il est urgent de relancer de grandes campagnes d’information afin de sensibiliser les Français à l’Hépatite B qui reste sous-estimée. On estime qu’en France métropolitaine, environ 500 000 personnes ont une hépatite chronique, 300 000 pour les hépatites B chroniques et 200 000 pour les hépatites C chroniques , selon le Pr  Dhumeaux, mais globalement la moitié d’entre elles méconnaissent leur infection, soit 250 000 personnes.

Il faut par exemple savoir que dans le cadre de l’hépatite C, il n’est plus nécessaire de faire une biopsie du foie pour prendre la décision de traiter ou non la personne. En effet, le plan Hépatites 2009-2012 "a aussi ouvert l’expérimentation des tests rapides d’orientation et de diagnostic (TROD) qui permettent de savoir rapidement, juste avec la salive ou une goutte de sang prélevée au bout du doigt  de savoir si on est porteur du virus ou non " explique le Pr Dhumeaux.

Ainsi, il y a tout de même quelques éclaircies sur le front des hépatites B et C, ces maladies du foie qui sont responsables de cirrhose et de cancer. En effet, la couverture vaccinale contre l’hépatite B a augmenté de 160 % chez les nourissons âgés de 6 mois, selon les derniers chiffres de l’Institut de veille sanitaire (Invs).