lundi 9 juillet 2012

Gestion financière scandaleuse à Sciences Po ?

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Selon le Monde, la Cour des comptes dénoncerait, dans un rapport d'observation provisoire, la gestion laxiste, et à la limite du légal, de l'Institut d'Etudes Politique (IEP) de Paris. Un comble pour l'institut qui enseigne à ses élèves comment gérer les deniers publics ! Les conclusions définitives de l'enquête, ouverte à la fin de l'année 2011, ne devraient pas être rendues avant septembre, mais déjà quelques informations ont fuité, et cela malgré les précautions exceptionnelles prises par la Cour.

Toute l'ambiguité vient du fait que Sciences Po dépend à la fois de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP) et de l'Etat, l'école est régie par le droit privé dans certains cas, et le droit public dans d'autres.

Au total 295 000 euros ont été déboursés en primes de fin d'année pour dix membres du comité exécutif de l'établissement. Allant de 10 000 euros à plus de 100 000 euros, ces primes, qui selon le statut de l'école auraient due être votées par le conseil d'administration, n'avaient pas fait l'objet d'évaluations claires et écrites et le conseil n'en avait même pas été informé. Et ce alors que l'Institut d'études politiques (IEP) est géré par la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), et qu'à ce titre, le montant des rémunérations des dirigeants aurait dû être voté par le conseil d'administration de la Fondation, et faire l'objet d'un rapport du commissaire aux comptes.

Autre exemple, la mission sur le lycée que Richard Descoings a prise en charge en 2009, à la demande de Nicolas Sarkozy, pour remettre en selle une réforme mal engagée, a été totalement assumée par la FNSP ! Une source proche du dossier, à Sciences Po, reconnaît que "la procédure administrative normale n'a pas été suivie : il n'y a pas eu de réunion à Matignon, pas de "bleu" [le document où est décrite la mission], pas de lettre au ministre du budget ni au ministre concerné. Ainsi, lorsqu'un agent de l'Etat qui se déplace ne doit pas dépenser plus de 45 euros par nuitée en province, 60 euros à Paris et 15 euros par repas, certains à Sciences Po n'hésitent pas, par exemple, à dîner au Lutétia, un hôtel parisien très sélect, et ce, aux frais de l'IEP.

A priori, "personne n'est responsabilisé" et "les gens se servaient, et vivaient bien", a poursuivi la source citée par le Monde, jugeant que "l'école aurait dix ans de retard sur les règles de comptabilité publique en vigueur".

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